Procrastination, j'arrête demain...

Ce journal fonctionne en pointillés. Oh, on dirait un journal de procrastinatrice...

Ce week-end, on a eu la bonne idée de me rendre visite, en me prévenant à l'avance heureusement. J'adore ces visites organisées. Parce que c'est une manière efficace pour qu'un vent de rangement, de ménage souffle sur ma maison. Tout d'un coup, bizarrement, mes yeux s'ouvrent. Je vois les toiles d'araignées dans les coins, la poussière sur le buffet, les moutons sous le canapé. Et hop, en une heure le changement est radical. Exactement ce qui se passe quand, parfois, je décide tout d'un coup que j'en ai marre de ce boxon.

Chercher la motivation, des raisons de bouger, des explications plausibles à notre inaction... tout ceci est bien beau, peut-être constructif sur le long terme mais, franchement, quand on est allé trop loin dans la non-action, rien ne vaut le coup de pied au cul, même s'il est lancé par nous-même !

Bref, il ne faut pas oublier d'être pragmatique ne serait-ce que de temps à autre. On fait la corvée sans se poser de question, simplement parce qu'il faut la faire. On n'en a pas envie, certes, mais on doit le faire.

Bon, je vais me faire cuire des nouilles, j'ai besoin de manger. Et demain matin, j'aurai besoin de faire la vaisselle.

Bon, je l'avoue, c'est à pas de naine. Mais soyons positif, l'important c'est d'avancer. Peu importe l'allure, on va toujours plus vite qu'en restant assis, non ?

Donc, je me suis organisé une matinée anti-proscratination. Si vous n'êtes pas du matin, choisissez un autre moment de la journée où vous serez plus en forme. On débranche le téléphone, l'ordi et on y va, plein d'allant !

L'idée, c'est de se débarrasser de toutes ces corvées plus ou moins urgentes qu'on a laissé traîner. Je commence par la plus barbante, j'y passe 1/4 d'heure, 1/2 heure et je passe à la suivante. Je reviens ensuite à la première. Quand une tâche commence à me lasser, je change et, miracle, tout avance ! L'idéal, c'est quand on peut alterner travail cérébral et physique.

Franchement, le résultat est encourageant ... mais il faudrait recommencer plus souvent...

Parce que grâce à toi, je sais savourer les instants heureux quand ils passent à portée de coeur. Le bonheur n'est pas un rêve, non, on le trouve dans ces fragments de réalité qui nous font apprécier la vie, notre vie.

Mais pour en jouir, il faut oublier nos chaînes, effacer ces obligations qui rongent notre temps. Bref, savoir remettre à demain.

Existe-t-il des non-proscrastinateurs heureux ? Quand on fait tout ce qu'on a à faire et qu'on le fait bien, reste-t-il encore du temps pour aimer la vie ?

Bien sûr, j'ai bien conscience de m'être trouvé là une bonne excuse pour effacer de mon esprit ces corvées dont je m'occuperai ... demain.

Evidemment, on s'y attendait, si je recherche les causes de ma procrastination, je finis un beau jour, et c'est aujourd'hui, par tomber sur les autres.

Ces autres, grignoteurs de temps. Ces autres qui nous culpabilisent. Ces autres qui nous découragent. Ces autres qui nous empêchent matériellement et moralement de gérer notre temps, nos priorités. Ces autres, seule cause, semble-t-il parfois, de ma procrastination.

Si j'étais seule à décider... Si j'étais seule à organiser... Si j'étais seule à choisir...

Pourquoi ont-ils toujours besoin de moi alors que je ne leur demande jamais rien, ou si peu et si rarement ?

Bref, comment dire apprendre à dire non pour, enfin, avoir le sentiment d'être seul maître à bord ?

Après le temps des questions, viendra le temps des réponses.

Je voudrais découvrir ce qui me tue le quotidien mais on dirait que j'ai échoué. Je savais que c'était extrêmement difficile. Mais on me cache la vérité, je reste intoxiquée.

C'est ainsi que je vis mon quotidien, avec l'impression qu'on me confisque mon temps. Je suis désemparée. Je ne trouve pas comment m'en sortir. Pourtant, j'ai l'impression d'être à un cheveu de la solution.

Et mon moi intérieur, pourquoi ne m'aide-t-il pas ? Je m'interroge, il ne devrait pas y avoir de problème. Normalement.

Bizarre, j'ai l'impression de faire des ragots sur ma procrastination...

Une idée a germé en moi aujourd'hui :

Ces gens qui ne procrastinent jamais, qui sont continuellement en mouvement, qui travaillent sans cesse, ne seraient-ils pas mus par la crainte du regard d'autrui ? Quand on a un besoin vital de l'approbation des autres, quand on n'existe que dans le regard des autres, alors on se sent obligé de tout faire en temps et en heure, pour être enfin accepté.

A l'inverse, quand on s'abstrait de l'opinion des autres alors on considère les corvées simplement comme des corvées et non des moyens d'épater la galerie, de faire notre devoir et autres balivernes.

Un procratinateur ne serait-il pas un individu indépendant qui n'a envie de faire que ce qu'il a décidé de faire, par plaisir ou pour répondre à des motivations qu'il a lui-même choisies ?

Il me manque les bottes de sept lieues pour avancer vite mais l'important est de mettre un pied devant l'autre. Et aujourd'hui, c'est mon compte-rendu à rédiger que j'ai avancé.

Ces tâches obligatoires mais fastidieuses, on tente de les oublier en les glissant au fond d'un tiroir ou sous le tapis. Mais notre esprit n'oublie pas leur existence et elles se vengent en sapant notre moral. Heureusement, cet effet délétère disparaît dès qu'on y travaille, ne serait-ce qu'un peu.

Un peu de temps passé sur la corvée et l'esprit devient libre. A condition de s'y remettre demain jusqu'à sa disparition totale.

Demain, je m'y remets ! Avec courage !

Pourquoi les jours se suivent et se ressemblent ? Pourquoi les gens viennent et me prennent mon temps ? Comment gérer quand on ne maîtrise pas tout ?

Un jour où on se pose des questions, sans réponses. Aussi bien, on sait que les réponses n'existent pas...

Pas franchement une journée faste aujourd'hui. J'ai procrastiné encore et encore. Juste assuré le quotidien, rien de plus.

Demain, on rase gratis ? Demain, j'en ferai plus ? J'espère.

Il est nul, ce verbe. Ce n'est pas une question d'espoir puisque tout dépend de moi uniquement. Je dois décider de. Et le faire. C'est tout.

Enfin, s'il suffisait de le dire, ou l'écrire, je n'aurais pas ouvert ce blog...

Oui, je triompherai mais pas aujourd'hui. Ni demain d'ailleurs. Mais ça ne fait rien, j'ai le temps. C'est un des avantages à procrastiner, on a toujours le temps...

Revenons à hier. Pas fait grand chose de mon programme. Et je sais bien pourquoi : j'ai commencé un roman sympa, pas très long et, évidemment, j'ai voulu le terminer sur la journée. Donc, revers de la médaille, mon compte-rendu a juste été commencé et pas de courrier écrit.

Alors, ce matin, je me suis attelée à la tâche. J'ai commencé par passer l'aspirateur au rez-de-chaussée. Puis, dans la foulée, j'ai lavé deux pièces. Les procrastinateurs devraient toujours se méfier des foulées. Parce qu'à 10h, j'ai dû tout laisser en plan, des choses urgentes m'attendaient, sachant que je n'étais pas chez moi de 13h30 à 20h.

Et voilà un conseil à retenir : ne jamais commencer un travail si on n'a pas le temps de le terminer. Ou alors, le découper en séquences que l'on peut faire les unes après les autres sans dommages.

Coup de chance, j'ai appris ce soir que je suis libre demain après-midi. Donc je reviendrai sur ce compte-rendu et mon courrier, ne serait-ce que 10mn.

Deuxième conseil du jour : dans un domaine donné, s'obliger à y venir au moins une fois par jour mais si c'est peu de temps, voire très peu. L'esprit s'habituera, à force, à voir cette tâche comme une habitude, un rituel, un réflexe. Aussi bien, on avance plus  en 10 mn par jour pendant 15 jours qu'en 1 heure en 2 semaines !